Dans nos archives, vous pouvez partiellement réécouter les conférences de nos colloques : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Le colloque annuel du
Groupe d'Etudes sartriennes 2015
aura lieu à la Sorbonne (Paris), les 19 et 20 juin 2015
amphithéâtre Milne Edwards,
17, rue de la Sorbonne 75005 Paris
Ecrire, militer, s’engager : les styles de Sartre
Programm du colloque 2015 Download
Vendredi 19 juin Philosophie Matinée : 10h00 – 13h00 : GILLES HANUS : D'un engagement radical dans la pensée ANDREA CAVAZZINI : Militance et réquisition. De l'engagement à la communialité des consciences HEINER WITTMANN : Le Saint Genet, un livre de méthode, ou comment un individu se fait artiste Après-midi : 14h 30 – 18h00 : MATHIEU PAMS : Temps et récit dans le Saint Genet VINCENT DE COOREBYTER : Le choix originel de Genet: entre liberté et aliénation FLORENCE CAEYMAEX : Saint Genet, les aventures de la subjectivité morale CHRISTOPHER LAPIERRE : Etat d’une marge de la littérature peu tranquille : le cas spécial de la poésie chez Sartre Il sera possible, durant tout le colloque, de verser la cotisation annuelle (30 €, étudiants 20 €), laquelle donne droit au bulletin bibliographique annuel L’année sartrienne, établi par G. Cormann. Paiement en espèces, chèques ou virement bancaire (RIB sur demande). Merci d’avance pour votre soutien à l’association. |
Samedi 20 juin Littérature Matinée : 9h30 – 13h00 : JACQUES LECARME : Sacrifier la littérature à un engagement. L'affaire Etiemble et Les Temps modernes au tournant de 1952 GREGORY CORMANN : Engager le littéraire : le cas Sartre/Fanon MARIEKE MULLER : L’engagement chez le Sartre du Flaubert : L’Idiot de la famille et la responsabilité de l’auteur GADHA EL SAMROUT : L'image de la mère dans Les Mots de Sartre Après-midi : 14h30 - 18h00 : JULIE AUGRAS : La réception de La Cérémonie des adieux de S. de Beauvoir. ESTHER DEMOULIN : Théorie et pratique du dialogue romanesque chez Jean-Paul Sartre MICHEL SICARD : Style et intentionnalité chez Sartre à travers ses textes critiques * Assemblée générale du Groupe d'Études sartriennes (17h00-18h00) |
La théorie de l'engagement développée dans l'après-guerre est l'un des aspects les
plus fameux et les plus ontroversés de l'œuvre de Sartre. Souvent interprétée
comme une injonction lancée aux écrivains, alors que l'engagement est pour Sartre
un état de fait découlant de la nature même de l'acte d'écrire, elle n'a cessé de poser
la question de la conciliation complexe d'une telle conception et de la
préoccupation proprement littéraire : l'écriture, le style, la recherche esthétique et le
déploiement de l'imaginaire seraient vraiment-ils négligés par l'auteur de Qu'est-ce que
la littérature ?
L'engagement et la littérature, insiste cependant Sartre, et c'est cette relation que le
Groupe d'Etudes Sartriennes entend interroger lors de son prochain colloque. On oublie trop souvent ces lignes : "Si {l'art d'écrire} devait se muer en pure propagande ou en pur divertissement, la société retomberait dans la bauge de
l’immédiat, c’est-à-dire dans la vie sans mémoire des hyménoptères et des gastropodes." A travers l’examen de sa théorie mais aussi et surtout de sa pratique
singulière du style et de la littérature, il s’agira donc de donner un sens à cette mise en garde de Sartre lancée dans la Présentation des Temps modernes : "Je rappelle, en effet, que dans la “littérature engagée”, l'engagement ne doit, en aucun cas, faire
oublier la littérature et que notre préoccupation doit être de servir la littérature en lui
infusant un sang nouveau...".
Dès lors, de nombreuses questions se posent : y a-t-il chez Sartre une écriture
propre à l'engagement, voire une écriture militante présente notamment dans les textes des Situations, qui coexisterait avec une écriture "désengagée" telle qu'on pourrait être tenté de la trouver dans un ouvrage tel que La reine Albemarle ? Si l'on reconnaît à Sartre non un style unique mais des styles, comment penser ces derniers en relation avec le lecteur particulier visé par Sartre et avec les intentions qu'il poursuit ? En définitive, la question de l'engagement, omniprésente jusque dans les
études sur Mallarmé, Genet ou Flaubert, est celle du rapport complexe de Sartre avec la notion même de "littérature" et du statut qu'il confère à celle-ci.
Le Saint Genet : morale, éthique, politique
Publié en 1952 en guise de préface aux Œuvres complètes de Jean Genet chez
Gallimard, Saint Genet, comédien et martyr est aussi une étape singulière dans le
parcours de Sartre, et l’une des biographies existentielles majeures. Elle mérite
d’être interrogée de ce double point de vue.
D’une part, on peut l’envisager comme œuvre de transition entre L’être et le néant et
La Critique de la Raison dialectique, où l’on voit se transformer les questions de la
philosophie existentielle en direction d’une pensée historique et politique, et
résolument dialectique : le problème de la liberté comme libération à travers, notamment de l’exploration renouvelée du rôle de l’altérité — non seulement sous la figure d’un autrui particulier, mais aussi sous celle de la division sociale,historiquement constituée — dans la dynamique du rapport à soi ; le problème de la « valeur » et de la constitution du désir à travers l’exploration du rôle de normes
morales socialement constituées — l’ouvrage trouvant ici sa place entre les Cahiers pour une morale et les conférences sur Morale et histoire.
D’autre part, en tant que biographie existentielle, elle constitue un terrain de
développement riche et concret de la perspective sartrienne sur la subjectivité. Le
désir double, et impossible, de la souveraineté et de l’essence, ici saisi dans son
affrontement à la matérialité du monde et du langage, s’avère néanmoins le moteur
d’une révolte éthique où l’homme Genet transforme, non seulement lui-même,
mais aussi le monde — la conquête d’une écriture poétique, c’est la possibilité de
tendre un piège aux Justes, d’entraîner les hommes de bien dans une expérience où
l’écrivain, sophiste et « héros de ce temps », compromet son lecteur dans la
profanation des vérités morales et sociales. Si le souci de Genet rencontre
opportunément la réflexion morale de Sartre à la fin des années 40, la philosophie
existentielle y découvre, en retour, un matériau historique singulier (l’enfance, les
institutions disciplinaires et judiciaires de la modernité, la délinquance et le crime,
les sexualités non conformes), sur lequel s’élaborent quelques grands schèmes de
ses futurs essais politiques, ici liés de façon directe à la dimension proprement
éthique de la pensée sartrienne.
A partir et au-delà de ce double questionnement, on peut interroger la façon dont
se nouent ici l’une à l’autre philosophie et biographie existentielle. Mais la relecture
de Saint Genet, comédien et martyr pourrait aussi être l’occasion d’explorer à nouveau
les relations de la philosophie avec la littérature chez Sartre — celle-ci non pas
seulement comme objet ou support de réflexion, mais comme technique d’écriture
pour un philosophe qui œuvre véritablement dans les mots de son auteur et les
travaille de façon à les tourner en concepts pour produire, au final, un ouvrage de
très grand style.
Varia
Les personnes intéressées à présenter une communication originale sur un sujet ne
relevant pas des thématiques choisies peuvent également envoyer leur proposition.
Les propositions de communication sont à faire parvenir aux secrétaires du
GES pour le 10 mars 2015. Les communications ne devront pas excéder 30 mn.
Prière de faire parvenir vos propositions de communication (titre et résumé en un
paragraphe) à l’adresse électronique personnelle des secrétaires, et non à l’adresse
du GES. En cas d’envoi postal, merci de les adresser à Florence Caeymaex.
Président du GES :
Michel Contat
(contat.michel@wanadoo.fr)
Secrétariat du GES :
Alexis Chabot (alexis.chabot@orange.fr)
Florence Caeymaex (F.Caeymaex@ulg.ac.be)
7, Pl. du XX août (A1) 4000 Liège (Belgique)
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